Aldarik Laigle

Sa voie semblait toute tracée, en apparence. Son père, était issu de la noblesse et était un fier chevalier de Nemeth. Bien que cela ne lui soit pas inné, son père le Seigneur avait toujours été fasciné par la magie et il l’étudia pendant des années. Il se maria par amour à une jeune femme jusque-là inconnue de la cour, mais dont la beauté, la douceur et la compassion lui permit de se faire accepter de sa belle-famille. 

Ainsi, après son mariage et le décès de son propre père, il dut cependant se concentrer davantage sur la gestion de ses terres, ses devoirs de chevalier, sa nouvelle épouse puis, rapidement, son nouveau-né. 
Aldarik.

Le jeune enfant perdit sa mère à un jeune âge et du déferlement de ses émotions, de peine, de douleur et de colère, une vérité éclata : il était doté de magie.

Son père n’en fut pas surpris. Celle qu’il avait épousée et perdue n’était pas seulement une sorcière, mais une femme aux origines extraordinaires, une fée, qu’il avait rencontrée lors d’une mission. Il promit à son fils de lui enseigner tout ce qu’il savait et de faire de lui un guerrier et un sorcier remarquable.
Cependant, avec les années, certaines choses devinrent claires : Aldarik n’avait ni véritable talent pour les armes, ni envie d’en avoir. Il savait ce qu’il voulait : en apprendre toujours plus sur la magie, ses défenseurs, ses pratiques et les êtres qui la pratiquaient. Cette soif de savoir n’était pas que dans un intérêt personnel, il voulait faire partie de ceux qui compilaient et transmettraient ces connaissances aux générations futures.

Lorsqu’il atteint l’âge de 18 ans, comprenant son souhait d’apprendre et son désir d’aventure, son père se résolut à laisser partir son héritier. Il lui conseilla de se rendre dans le Kent, auprès d’un homme connu pour son érudition, un Grand Prêtre du nom de Hengist.

Lorsqu’il se présenta à ce dernier, le sorcier l’accueillit d’abord avec réticence et n’accepta de le prendre comme apprenti qu’en apprenant le nom de ses parents.

Les années qui suivirent furent loin d’être de tout repos, mais elles lui apportèrent une partie de ce qu’il recherchait : Un entraînement alliant théorie et pratique lui permettant de maîtriser ses capacités, ainsi qu’une meilleure compréhension des lois qui régissaient la magie et les règles de l’Ancienne Religion.

3 ans après son arrivée auprès de Hengist, celui ramena une jeune orpheline, une sorcière elle aussi, dont le foyer venait d’être détruit. De quelques années sa cadette, Awena et lui nouèrent des liens forts et apprenant à se connaître et s’apprécier.

Cependant, s’ils apprirent côte-à-côte auprès du même mentor, leurs différences étaient flagrantes. La jeune fille désirait s’entraîner aux armes et semblait éprouver la même fascination pour la magie noire et la nécromancie que leur maître. Bien qu’il ne partageait pas leur enthousiasme, Aldarik n’y voyait aucun mal. Il savait qu’ils n’avaient aucune intention néfaste et quel mal y avait-il à vouloir connaître différents types de magie ?

Ils vécurent une vie simple, pendant un temps auprès d’une tribu de druide, puis au royaume de Rheged. Ils semblaient bien loin de la politique des rois et reines lorsque Hengist leur annonça subitement sa décision de prêter main forte à l’armée du roi Urien contre l’invasion des troupes saxonnes.

De son côté, Aldarik reçu une lettre de son père qui le rappelait à lui pour célébrer son mariage avec sa nouvelle épouse. Au final, ce fut un soulagement de recevoir la parfaite excuse pour s’éloigner des changements inquiétants qui semblaient s’opérer chez son mentor. C’était également l’occasion de présenter celle qu’il considérait comme une sœur à sa famille et de revoir et célébrer le bonheur de son père. 

Il fut accueilli à bras ouvert par ce dernier et celle qui était maintenant sa belle-mère, une jeune femme belle et élégante du royaume de Nemeth. Pourtant, Awena et lui ne restèrent que quelques mois. Ce n’est pas qu’il ne souhaitait pas profiter de la présence de son père ou apprendre à connaître sa belle-mère, mais la vie à la cour lui semblait différente à présent et son foyer presque étranger. Sans compter que l’état de Hengist et son comportement troublant continuaient de l’inquiéter.

Cette inquiétude ne trouva malheureusement pas de repos lorsqu’Awena et lui retournèrent à Rheged et ne trouvèrent aucune trace de leur maître, excepté un mot leur disant qu’il se rendait à Camelot. 

Camelot. Aldarik ne s’y était jamais rendu et, honnêtement, cela n’avait jamais fait partie de ses projets. Les lois anti-magie et le rejet de l’Ancienne religion était un avertissement clair pour tous les sorciers : le danger et la mort les y attendaient.

Mais ils ne sauraient abandonner celui qui leur avait donné un foyer durant toutes ces années. Aldarik fit donc appel à son père et lui demanda son aide. Après quelques temps, celui-ci lui répondit qu’un de ses anciens amis, un ancien chevalier résidant non loin du château et ignorant heureusement tout du statut de sorcier d'Aldarik, avait accepté avec joie de les accueillir lui et Awena.

C’est donc l’esprit peu serein qu’ils se rendirent dans le royaume qu’il avait toujours tant redouté, Camelot.